Príncipe Real, place et jardin

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La Place Príncipe Real est aussi un jardin. Tracé selon le style romantique anglais, il fût inauguré en 1869. Sur un peu plus d’un hectare, les plantes, fleurs, arbres et arbustes se déploient autour d’un bassin octogonal. Parmi ces arbres, un magnifique cèdre de Buçaco d’une envergure d’environ 20 mètres et de majestueux caoutchoucs à l’ombre desquels il fait bon faire une pause.

Depuis 1915, le jardin a pris le nom de França Borges en hommage au journaliste républicain fondateur du journal O Mundo. Un monument à son effigie a été placé à l’entrée Nord du jardin, vers le grand cèdre.

Tout autour de la place, on peut voir les anciens petits palais (palacetes) de l’Aristocratie portugaise, aujourd’hui investis, qui par une association, qui par un syndicat, qui par une grande marque de prêt-à-porter masculin.

 

Aujourd’hui

Du côté passant (rua da Escola Politécnica) on trouve les kiosques et le café restaurant avec leurs terrasses toujours pleines à l’heure du déjeuner et en fin d’après-midi lorsqu’il fait beau. Les jeunes enfants ont leur petit coin du côté opposé, beaucoup plus tranquille, avec des jeux, toboggan, balançoires … De ce côté-ci du jardin, les tables sont occupées chaque après-midi par des habitués, un groupe de retraités qui s’affrontent au jogo da sueca, un jeu de cartes très populaire au Portugal. De temps en temps, on peut voir un autre habitué du quartier, un peintre chinois, imperturbable dans l’exercice de son art, et qui déplace son chevalet et ses pinceaux de place en place. Ainsi, on pourra l’apercevoir également place des fleurs (Praça das Flores) un peu plus bas, ou sur la terrasse du Miradouro de Alcântara qui surplombe la ville basse.

Tous les samedis, de 9h à 15h, la place s’anime des étals des marchands du Marché Bio. On y trouve de nombreux produits issus de la culture biologique, des fruits et légumes bien sûr, mais aussi des céréales, des épices, des herbes aromatiques, des fruits secs, du pain, des œufs, du fromage, du miel, du vin, de l’huile d’olive. Bref, que des bonnes choses.

Deux fois par mois, chaque deuxième et dernier samedi du mois, le jardin accueille une foire artisanale de 10h à 19h. On y trouve de l’artisanat contemporain, mais aussi quelques pièces d’artistes et des antiquités. Quelques animations, musicales ou autres, peuvent ponctuer la journée.

En outre, sous le bassin du jardin, se cache un joli musée dans l’ancien réservoir d’eau Reservatório da Patriarcal, qui vaut bien une petite visite bien que l’entrée, en bas d’un escalier étroit et sombre, ne soit de prime abord pas très engageante.


Hier

L’histoire de cette place remonte assez loin. Au XV siècle, l’endroit était connu sous le nom de Alto da Cotovia, et au cours des siècles, à suscité les convoitises des Nobles et des Religieux. Fin XVIIème, le fils du Marquis de Alegrete veut y faire construire un palais mais ne peut achever les travaux et laisse tout à l’abandon. Vers le milieu du XVIIIème l’emplacement sert de décharge publique du Bairro Alto. Ces terres sont alors vendues aux Jésuites qui nettoient la place et y construisent le Collège des Missions (Colégio das Missões). Le Collège ne survivra pas au tremblement de terre de 1755.

 A partir de 1755 on y construit la première basilique Sé Patriarcal qui sera détruite quatorze ans plus tard par un incendie.

Autour de 1789, le Vicomte de Vila Nova de Cerveira veut profiter des ruines pour y faire construire la Trésorerie Royale. Il ne finira pas les travaux de ce projet beaucoup trop dispendieux. L’endroit restera un lieu de décombres et gravats jusque vers 1830 lorsque la Municipalité fait nettoyer l’endroit pour en faire une place. A cette époque s’y tient aussi le marché aux cochons, et de 1856 à 1868 l’ancienne foire des Amoreiras. C’est en 1859 que le nom de Praça do Príncipe Real est donné, en hommage au premier fils de la reine D. Maria II et du roi D. Fernando de Sax-Caburgo-Gota.

En 1861, commencent des travaux de terrassement et en 1863 la Compagnie des Eaux ouvre le réservoir Reservatório de Água da Patriarcal qui alimentait en eau une partie de la ville basse.

Vers la fin des années 1860, le projet d’aménagement du jardinier João Francisco da Silva est retenu. Commencent alors les plantations et l’illumination de la place selon le tracé qui persiste encore de nos jours. Un monument commémoratif est rajouté en 1915, date à laquelle le jardin est officiellement appelé Jardim França Borges, du nom du célèbre journaliste républicain qui fonda le journal Le Monde portugais (O Mundo).

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